Le canal
Sur les flots calmes du canal latéral à la Garonne, souvent appelé à tort canal du midi, vous naviguez ou vous roulez sur la piste cyclable à l’ombre des platanes. Vous vous trouvez sur le terroir du Val de Garonne, territoire riche en découvertes et pourtant, parfois mal connu. Depuis 1997 le canal latéral à la Garonne est classé Patrimoine Mondial de l’Unesco.
Depuis la fin de sa construction, les péniches transportant des marchandises ont laissé la place aux bateaux des vacanciers.
Ecluse après écluse, vous glissez sur les flots, tandis que les paysages du Marmandais défilent sous vos yeux. De-ci de-là, des promeneurs, cyclistes, pêcheurs, assis sur les rives saluent le passage des bateaux. D’un petit geste discret, certains leur répondent. Remarquez la grande courtoisie qui domine ce type de navigation. Le respect du patrimoine et du canal passe aussi par le respect des autres : interdiction de naviguer à plus de 8 km/heure pour éviter de faire des vagues et éroder les bords du bief.
Au fil de l’avancée du bateau, les regards se tournent vers le fond de l’eau et les berges. Comme par magie, celles-ci font apparaître au grand jour la faune qui les habite. Carpes, gardons, poissons-chats, brochets, écrevisses, tortues, libellules cohabitent dans ce petit coin de Val de Garonne. La meilleure façon de savoir si une eau est polluée est d’observer les libellules. Ces insectes sont très sensibles à la pollution. Si une eau est polluée, ces insectes ne survivent pas. Il convient également de rappeler que les libellules noires et bleues sont des mâles, et les vertes des femelles. Parfois, un éclair vous fait sursauter, c’est le martin-pêcheur… Il va certainement se poser ou se cacher sur la rive, une cinquantaine de mètres plus loin, devant vous. Regardez bien où il a disparu ; quand vous arriverez à son niveau, il s’envolera de nouveau, pour vous observer. Avec sa couleur bleue métallique et son ventre crème, vous l’identifierez facilement. C’est le roi du canal. Il est aussi un excellent pêcheur qui doit nourrir ses nombreuses progénitures. Les Anglais l’appellent « King-fisher ». Vous croiserez peut-être le héron avec ses grandes pattes, son long bec noir et son grand cou replié. Il est gris cendré, peu farouche. Généralement, il vous observe de la berge et quand vous arrivez à une dizaine de mètres de lui, il s’enfuit de son vol lourd, si particulier.
Tomate de Marmande, pruneau de Villeneuve-sur-Lot, jambon de Tonneins, tabac, vignobles, etc. Chacun a sa propre histoire. Certains d’ailleurs n’existent presque plus aujourd’hui. Tel est le cas du tabac, dont seul le dernier champ et les maisons « séchoirs » témoignent de son existence. Et de la tomate de Marmande, écartée pour cause de trop faible calibrage. Actuellement, cette dernière ne continue à être cultivée que chez quelques très rares petits producteurs.
Les écluses au pied de leur maison éclusière, souvent aux jolis jardins attenants, ont chacune leur nom : l’écluse de l’Avance, du nom du cours d’eau qui passe à côté, l’écluse du Mas d’Agenais, à l’entrée du village du même nom, l’écluse de la Gaulette, clin d’œil à nos amis les pêcheurs. Les écluses sont des ascenseurs à bateaux, qui suite à quelques manœuvres et manipulations, permettent à ceux-ci de s’élever, ou de descendre de plusieurs mètres, afin de suivre les différences de niveaux des biefs (portions de canal).
LES ORIGINES DU CANAL
En 1662, Pierre-Paul Riquet entame les travaux du canal du midi. Son idée voulait que ce canal permette de relier la Méditerranée à l’Atlantique, Sète à Bordeaux, afin de faciliter et accélérer le transport des marchandises. Il ne put malheureusement poursuivre son œuvre. Le canal du midi achève donc son parcours à Toulouse. En 1838, Sieur Doin reprend les plans du canal du midi et entreprend la construction du canal latéral à la Garonne qui permet de relier Toulouse à Bordeaux. Il l’achèvera en 1856.